De Archives Curieuses, Singularités, Curiosités et Anecdotes Nouvelles de La Littérature, de L’Histoire, des Sciences Des Arts, Etc, publiées par Guyot de Fère; Paris: Chez Guyot de Fère, editeur; 1834 [First of 2 issues that year]; pp. 183-4.
LES RATS HANOVRIENS. — Quelque complète qu’ait été la conquête d’Angleterre par les Normands, il existe dans ce pays, dont la destinée semble avoir été de tout temps de devenir la proie de hardis aventuriers, une race de conquérans qui surpasse toutes les autres dans l’énergie qu’elle a déployée pour former dans la Grande-Bretagne des établissemens solides et à l’abri des attaques des indigènes: cette race est celle des rats de Hanovre, apportés par hasard sur quelques bâtimens. Les Romains, les Saxons, les Angles, les Danois et les Normands ont au moins dans leur envahissement souvent épargné la vie des vaincus. Ils 184 ont saisi les propriétés, mais ils ont conservé les hommes.
Les rats de Hanover ont agi autrement, leur politique a été plus radicale. Il n’existe peut-être plus dans tout le royaume un seul individu de la race indigène, un vrai rat breton; tout a été massacré par les vainqueurs impitoyables, sans distinction d’âge ou de sexe. On ne voit aucun croissement de race, aucun traité n’a été contracté entre les vainqueurs et les vaincus; aucune alliance de prince à princesse n’a donné aux malheureux rats bretons quelques années de repos. La mort seule, la mort de toute la race a fini la lutte. Débarrassés de leurs ennemis, les érangers ont tellement multiplié, que l’Angleterre en est infestée.
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